Vivre dans la magie de la vie (2)
Peut-on apprivoiser le hasard ?
J’ai entrepris de vous présenter des pratiques poétiques exceptionnelles qui utilisent la sagesse des contes pour vous faire vivre au rythme de la magie de la vie. Dans cet article voici comment recourir à la magie de votre être et à la puissance des coïncidences pour accéder aux réponses dont vous avez besoin.
« Plus que jamais, tout le monde a peur » souligne l’anthropologue Marc Augé dans son essai sur les nouvelles peurs. C’est dire si, obnubilés par le modèle de la consommation, nous avons oublié l’essence et l’ingéniosité de l’homme, et sa mission créatrice, et à quel point il devient urgent de le rappeler de façon exemplaire, maintenant dans nos vies, et à l’adresse des jeunes générations. Oui de rappeler ce pouvoir incroyable de l’esprit tellement agile à faire apparaître à volonté les réponses dont il a besoin, comme dans cette histoire:
« Il était une fois deux hommes qui voyageaient ensemble. Comme ils s’étaient arrêtés en chemin pour laisser tomber la chaleur, l’un d’eux s’étendit à l’ombre. Tandis que l’homme dormait, l’autre crut voir une mouche sortir de la bouche de son compagnon et entrer dans le squelette d’une tête de cheval qui se trouvait par là, et cette mouche tourna dans la tête de cheval dont elle visita tous les recoins puis elle revint “dans” la bouche du dormeur. Celui-ci dit à son réveil : “Si tu savais le beau rêve que je viens de faire, j’ai rêvé que j’étais dans un château où il y avait une infinité de chambres toutes plus belles les unes que les autres et sous ce château, jamais tu ne voudrais le croire, était enterré un grand trésor”. L’autre lui dit alors: “Tu veux que je te dise ce qui s’est passé : regarde, tu es allé dans cette tête de cheval, oui… Oui j’ai vu ton âme sortir de ta bouche sous la forme d’une mouche et se promener dans tous les recoins de ces ossements puis elle est rentrée dans ta bouche”. Alors, les deux hommes soulevèrent cette tête et creusèrent dessous et ils découvrirent un grand trésor. »
Des faits qui résonnent et s’alignent
L’événement tient à peu de choses : deux hommes fatigués s’arrêtent en chemin, dans un endroit ombragé. À proximité, le squelette d’une tête de cheval. Sous la chaleur accablante, l’un d’eux s’endort ! Pendant son sommeil l’autre remarque une mouche. La mouche explore la tête du cheval et tourne autour du dormeur. Le dormeur au réveil raconte un rêve. Tels sont les faits.
Mais une résonance habille ces faits. La mouche passant par là donne subitement l’impression qu’elle sort de la bouche du dormeur pour aller visiter la tête du cheval. Pure fantaisie de l’imagination engendrée par la fatigue chez celui qui ne dort pas ; en tout cas, il a vraiment l’impression que la mouche est sortie de la bouche de son compagnon pour explorer la tête de cheval et y est retournée. Coïncidence. C’est pourquoi, lorsqu’au réveil, le dormeur évoque un rêve qu’il vient de faire, celui qui est resté éveillé fait directement un lien entre le rêve et la mouche. Autre coïncidence : l’homme aurait très bien pu ne pas faire ce rapprochement. Ensuite, que les deux hommes déduisent que sous la tête du cheval se trouvent un trésor, là encore ils sont inspirés.
Dès la première intuition qui pousse les voyageurs à s’arrêter à cet endroit, tous ces enchaînements se déploient sous l’impulsion d’une succession d’inspirations. La mouche n’a-t-elle pas été guidée à suivre son impulsion ? De même le trésor enterré sous cette tête de cheval, attendant d’être retrouvé, n’a-t-il pas attiré les voyageurs à sa façon ? Le rêve ne s’est-il pas déployé dans une liberté qui a su aller jusqu’au bout du message? etc.
Tout est à considérer : la conscience est partout.
Et pourquoi, encore, ce trésor tombe-t-il aux mains de ces deux hommes ? il est probable que cela faisait-il partie de leur aventure singulière que de recevoir cette fortune en vue d’en faire quelque chose. Le trésor lui même attendait d’être découvert et de donner son fruit. Sa potentialité aurait pu être dévoilée plus tôt, puisque un rien a suffi pour le révéler, et ce rien-là aurait pu se produire autrement, en d’autres temps, pour d’autres personnes; par d’autres coïncidences.
De tous ces facteurs, enfin, lequel est le plus signifiant : l’appel de ce trésor pour l’usage qui va en être fait ? Ou la vocation de ces hommes en quête de réalisation ? Qui sait ?
De tels événements invitent à se mettre en résonance avec un champ d’informations présent à l’arrière plan de tout ce qui nous arrive et qui raconte une autre histoire que ce que nous vivons en apparence. C’est lui la vraie cause de ce qui arrive, car c’est lui qui agit à travers tous les êtres vivants en les inspirant, et en produisant tous ces alignements au croisement des attentes de chacun et de leur intensité.
S’entraîner à recourir au hasard
Si vous voulez faire comme dans cette histoire et naviguer librement dans cet arrière plan pour y puiser ce dont vous avez besoin, il vous faut apprendre à recourir au hasard de toutes vos forces, sans possibilité de retour en arrière afin de peser de toute votre vitalité au cœur des situations que vous voulez faire évoluer. C’est audacieux car ça ne marche que si vous en avez la nécessité, que si c’est une question d’urgence. C’est le caractère impérieux de ce que vous vivez qui, seul, peut ouvrir cet arrière plan où tout fonctionne ensemble et peut se redistribuer selon votre demande.
Pour cela il faut vous entraîner bien sûr, comme le font les artistes.
Dans la Formation à la Création par les contes qui débute fin septembre vous allez pouvoir vous entraîner à recourir au hasard et à la magie des coïncidences à l’aide de 5 grands outils d’émergence :
- Avec la randonnée de conscience vous allez apprendre à faire parler les objets de votre environnement comme cela peut vous arriver dans vos rêves et ils vous révèleront comment traiter les problématiques que vous leur soumettez
- Avec le Cahier créatif vous allez apprendre à plonger dans le vide de la page blanche et à passer dans l’arrière plan de votre questionnement pour y circuler librement.
- Cela vous permettra d’inscrire votre histoire du moment dans une histoire plus vaste que vous pourrez faire se déployer devant vous. Et, dans ce story telling improbable, vous verrez comment le récit attire le récit et ce que vous écrirez commencera de s’accomplir.
- Votre génie d’être pourra, alors, projeter ses découvertes à la rencontre d’un public et se retrouver dans une aventure de communication qui s’inventera aux hasards des rencontres et des expériences que vous donnerez à vivre.
- Et vos problématiques pourront devenir des échantillons d’apprentissage recherchés pour leur innovation au carrefour de l’époque.
Vous allez pouvoir apprendre à plonger dans le vide et y rejoindre le tout possible, et vous serez étonnés de la facilité de la démarche, car en fait elle est attendue, comme je vais vous le montrer dans le prochain article (3).
Merci de votre attention.